Loin et haut avec Doosan en Vendée

Quand David Murail achète une nouvelle machine… c’est pour travailler. Pour info, l’homme vient tout juste de prendre possession de la première Doosan DX235DM-5, une pelle de 28 t version démolition, capable d’atteindre 18 m. Et ces premières caractéristiques, en font une pelle calibrée pour répondre à une demande bien spécifique : celle des chantiers de petites et moyennes tailles.

Pas question de marcher sur les pieds des ténors du secteur. David Murail, dirigeant de l’entreprise TP Murail, respecte ses concurrents et n’a aucune envie de se retrouver sur des chantiers surdimensionnés, sur lesquels les « gros » du secteur sont très bien placés. « Nous voulons nous occuper de tout ce qui ne les intéresse pas, explique le dirigeant. Loin de moi l’idée de leur faire de l’ombre, bien au contraire. On se concentre sur tous ces chantiers à la fois étriqués, limite mouton à 5 pattes, ou il faut tout faire sur de petites emprises. C’est notre cœur de métier depuis longtemps, poursuit-il, car ça fait plus de 20 ans que l’on œuvre sur la démolition, après le grand virage du désamiantage que nous avons pris dans les années 2000 ».

En effet, l’entreprise TP Murail, qu’il a monté avec son père en 1998, s’est naturellement diversifiée. Située en Vendée, à Bois de Céné, elle a progressivement glissé au fil des années, passant du terrassement à l’assainissement individuel et désormais à la démolition. Et l’entreprise a grossi avec le temps, avec la reprise et intégration d’une entreprise de 7 salariés, et des frères et sœurs de David qui viennent gonfler les rangs. Mais il faut garder de la polyvalence… et la dernière acquisition va bien dans ce sens.

Grâce à une flèche modulaire et un mécanisme de verrouillage hydraulique, la Doosan DX235DM-5 peut recevoir plusieurs équipements qui permettent de passer en quelques minutes d’une pelle de terrassement classique d’une portée de 9470 mm à une flèche droite de portée 9940 mm pour des outils allant jusqu’à 3300kg à une machine de démolition capable de venir à bout d’un R+4 en moins de temps qu’il ne faut pour le dire et avec des outils de 2100Kg. Pour changer le bras, on parle d’une trentaine de minutes pour un opérateur avec un peu d’habitude. « On a une zone de chalandise qui tourne à environ 100 km autour de l’entreprise, analyse David, et il nous fallait une pelle « à tout faire ».

Cette machine d’un tonnage conséquent saura se montrer aussi efficace en terrassement qu’en démolition ». C’est en effet une machine de terrassement considérablement modifiée dans sa structure (châssis, plateforme de cabine, flèche…) pour passer dans une application encore plus exigeante. Avec de réelles spécifications en démolition qui lui apportent à la fois, confort, sécurité et performances, comme la cabine basculante jusqu’à 30°, histoire de pas vivre avec une minerve après 3 heures de travail, surtout quand il faut regarder 18 m plus haut!

Pour la sécurité, la machine est équipée de tous les capteurs évitant d’arriver dans la zone rouge en stabilité. La limite de basculement est calculée en temps réel en fonction de l’accessoire utilisé et le système déclenche une alarme lorsque la limite de sécurité est proche. La pelle, comme pour les grues, bénéficie d’un système hydraulique anti-aggravant, et la machine stoppe d’elle-même le mouvement des vérins lorsque la limite est atteinte. Et pour que la DX235DM-5 soit bien campée au sol, elle dispose d’un châssis à voie variable qui lui permet de passer de 2530 mm de largeur pendant les transports, à 3740 mm sur le chantier.

Un simple transfert permet de l’acheminer d’un lieu à l’autre, et passe même dans les petites ruelles… fréquentes dans les villages Vendéens, à La Roche s/ Yon ou Nantes, là ou un convoi plus large serait purement et simplement impossible. Pour les performances globales, la Doosan reçoit un moteur Stage IV, fiable et « classique » dans la gamme, le 6 cylindres DL06 de 169 ch. L’hydraulique, avec deux pompes de 206 l/min de débit, est inchangé par rapport aux machines de terrassement, et encaisse sans soucis les équipements que l’entreprise a déjà en sa possession. « Pour les attaches, on a du Morin sur l’équipement terrassement, et du Geith sur le grand bras, au bout duquel on peut monter des pinces de tri ou des combi Arden Equipment, ou un broyeur VTN, précise l’acheteur ».

Quelle charge de travail la pelle va-t-elle devoir avaler ? « C’est toujours une grosse inconnue dans l’équation quand on achète ce genre de jouet, conclut David. Nous étions déjà dotés de machine de démolition, mais c’est une activité qui nous occupe de plus en plus. C’est un projet que nous avons commencé à évoquer avec notre concessionnaire local TipMat il y a déjà quelques années. C’est notre opérateur, qui a plus de 10 ans d’expérience en la matière, qui s’est renseigné et a trouvé ce modèle en enquêtant sur les réseaux sociaux. Notre petite nouvelle partira dès lundi prochain sur son premier chantier, et elle devrait être bien occupée ces prochains mois… on a la chance d’avoir un carnet de commande et un planning qui va jusqu’en août l’année prochaine ».